Visite PEPR : explorer des solutions durables face aux changements globaux

Face aux changements climatiques, à l’effondrement de la biodiversité, la recherche appara?t comme un élément majeur des transformations nécessaires pour préparer l’avenir de nos sociétés. C’est ce qu’ont rappelé d’une même voix représentants politiques, scientifiques et acteurs du territoire lyonnais, à l’occasion du lancement du Programmes et équipements prioritaires de recherche (PEPR) ? Solutions fondées sur la Nature ? SOLU-BIOD.

Piloté par le CNRS et INRAE et dont l’Université Claude Bernard Lyon 1 est partenaire, ce projet vise à concevoir et déployer des Solutions fondées sur la Nature comme solutions durables à ces changements globaux. Il est financé dans le cadre du plan d’investissement France 2030 à hauteur de 44,2 millions d’euros sur neuf ans.

Pour répondre à cet enjeu, le programme scientifique SOLU-BIOD se démarque par son lien très fort avec la société. ? l’image de son ambition de créer 11 living labs, des structures de recherche collaborative regroupant des acteurs publics et privés, des entreprises, des associations et des acteurs individuels, pour appréhender les défis scientifiques du PEPR. Une volonté affichée de transformer en profondeur les pratiques de la recherche pour faire émerger des solutions durables et co-construites entre scientifiques, politiques, acteurs de terrains et citoyens.
 

La recherche au bénéficec des sociétés humaines et de la biodiversité

La création de ce PEPR doit beaucoup à Xavier le Roux, directeur de recherche INRAE au Laboratoire d'écologie microbienne (LEM - CNRS/UCBL), a rappelé, le PDG d’INRAE lors du lancement. Spécialiste des relations entre biodiversité et écosystèmes, Xavier le Roux a signé l’un des articles scientifiques fondateurs sur les solutions fondées sur la nature.

Cette approche se démarque du biomimétisme en privilégiant les co-bénéfices aussi bien pour les sociétés humaines que pour la biodiversité. ? Le problème n’est plus de trouver une petite place à la biodiversité dans les interstices des espaces hautement anthropisés ; mais bien de repenser les territoires urbains et péri-urbains comme des socio-écosystèmes où humains et non humains peuvent vivre en harmonie ?, soutient ainsi Xavier le Roux.

? SOLU-BIOD est le seul à porter une approche conceptuelle des SFN pour structurer la recherche ?, a détaillé la Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la recherche Sylvie Retailleau. S’appuyant fortement sur une approche multidisciplinaire, la Fédération Biodiversité, Eau, Environnement, Ville & Santé (BioEnviS) de l’Université Claude Bernard Lyon 1, dirigée par Xavier le Roux, joue un r?le majeur dans le déploiement des solutions fondées sur la nature à Lyon et dans ce PEPR. Elle regroupe en effet des laboratoires de toutes disciplines engagés dans la recherche, le déploiement et l‘évaluation de solutions durables sur le plan environnemental, économique et social.

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Au LEHNA, des solutions locales et globales au service des politiques publiques

Parmi ces laboratoires, le Laboratoire d'Ecologie des Hydrosystèmes Naturels et anthropisés (LEHNA - CNRS/UCBL) est impliqué dans plusieurs programmes PEPR – dont SOLU-BIOD. En étudiant l’impact des activités humaines sur le fonctionnement et l’évolution de la biodiversité, l’objectif est d’acquérir des connaissances scientifiques sur les hydrosystèmes naturels, autant à une échelle locale que globale. Et ce, avec une volonté forte de proposer un appui aux politiques publiques, a rappelé Nathalie Mondy, la directrice du laboratoire.

En marge du lancement du PEPR SOLU-BIOD, Antoine petit, PDG du CNRS, a visité vendredi 5 avril plusieurs plateformes et équipes du LEHNA impliqués dans des projets PEPR.
 

Fair Carbon : évaluer les flux de carbone continentaux

Ce projet a pour objectif de préciser la contribution possible des écosystèmes continentaux à l’atténuation du changement climatique. Dans un objectif de neutralité carbone, ces écosystèmes seront en effet fortement mis à contribution.

Dans ce cadre, des chercheuses et chercheurs du LEHNA étudient la dynamique du carbone dans les systèmes lacustres, comme le bassin versant du Rh?ne. Croisant des approches de quantification et d’observation des émissions de carbone actuelles avec des approches paléo-environnementales, ils tentent de retracer la trajectoire de ces flux de carbone et leur impact sur les hydrosystèmes.  

Fanny Colas (à droite), Ma?tresse de conférences à l'UCBL, impliquée dans le projet ciblé Carbonium du PEPR Fair Carbon et dont l'objectif est de documenter le cycle du carbone à l’interface des écosystèmes terrestres et aquatiques

La plateforme technologique Ecologie Isotopique du LEHNA. Un véritable atout pour le projet Fair Carbon. Dotée d’équipements capables de quantifier les émissions de gaz à effets de serre (GES), elle participe à la reconnaissance du laboratoire au sein de la communauté scientifique du carbone aquatique. Avec l’idée à long terme d’équiper des sites stratégiques pour évaluer la contribution des hydrosystèmes au stockage et émission de carbone.
 

PEPR One Water : une gestion durable de la ressource eau

Mettre les recherches sur les ressources en eau au c?ur de la transition durable des territoires, c’est l’objectif du PEPR One Water. Parmi les défis scientifiques du projet, le LEHNA est fortement impliqué dans l’axe ? adaptabilité et résilience ?. L’objectif : identifier et évaluer des solutions favorisant la restauration des hydrosystèmes comme les fleuves, face aux changements globaux. Une dimension chère au LEHNA, puisque le laboratoire opère l’un des trois laboratoires du programme régional RhoneEco, pour le suivi de la restauration du Rh?ne.

Avec une approche de recherche continue du laboratoire jusqu’au terrain, le laboratoire apporte son expertise sur de nombreuses questions scientifiques en lien avec des acteurs du territoire. Il s’inscrit ainsi dans plusieurs projets ciblés du PEPR One Water. L’enjeu étant toujours de développer des procédures scientifiques robuste permettant d’établir la plue-value d’une solution à long terme.

Des plateformes scientifiques : antichambre du terrain